
Pornocratès (1878) : “Le dessin représente une grande femme nue, quart nature, se détachant sur un ciel bleu foncé parsemé d’étoiles et où des amours – 3 amours ! volent en s’enfuyant, à tire d’aîles, la femme, les yeux bandés est conduite en aveugle par un cochon. C’est intitulé – Pornocratie – Sous la frise les petits génies des beaux Arts courbent – en gémissant !! la tête !! La femme est chaussée & gantée de noir”1, décrit l’artiste. Pornocratès, La Dame au cochon ou Pornocratie, trois titres pour nommer ce dessin majeur de Rops qui illustre aujourd’hui encore l’esprit décalé et impertinent de l’art belge. La femme moderne piétine les arts anciens, figés dans la pierre. Elle se laisse guider par ses instincts, symbolisés par le cochon. C’est donc un dessin qui représente une double profession de foi pour l’artiste : en art, un refus virulent pour l’académisme et dans la société, une dénonciation de l’hypocrisie bourgeoise qui cache une certaine liberté de moeurs.
1- Lettre de Rops à Maurice Bonvoisin, Paris, 20 février 1879. http://www.ropslettres.be, n° d’édition 475
quoted from Musée Félicien Rops
more Pornokrates